Comment sauver les ouvriers BTP ?

Cette semaine, Nicolas Guinebretière traite d’un sujet majeur: la #sécurité et les #accidents du travail dans le #BTP🚨

« J’ai moi-même été témoin de scènes sur des chantiers qui n’ont miraculeusement jamais été fatales (je touche du bois): chute de 30 mètres de haut d’équipements lourds à quelques mètres d’ouvriers “qui passaient par là”, explosion (arc) d’un coffret électrique lors de sa mise sous tension, godet de tractopelle heurtant des têtes qui dépassaient d’une tranchée… 🚧🦺 « 

Le BTP reste, de loin, le plus mauvais élève en matière d’accidents du travail. Mais ça c’était avant Vesta Construction Technologies – We’re hiring! et les méthodes modernes de construction 🚀

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La sécurité au travail est un droit récent pour les travailleurs, progressivement obtenu à force de luttes depuis la Révolution industrielle. Jusqu’à l’adoption par l’Assemblée nationale de la première réglementation en la matière en 1898, la charge de la preuve pour obtenir réparation incombait au travailleur. Mission impossible sauf à de rares exceptions près de “maintien de la paix sociale”.

Aujourd’hui comme hier, la sécurité est toujours un enjeu majeur sur les chantiers, dans le bâtiment comme les travaux publics. Même si les conditions sanitaires et les mesures de sécurité se sont améliorées grâce à une prise de conscience collective et une réglementation plus exigeante, les accidents du travail restent trop nombreux, notamment sous la pression de livraison rapide des chantiers.

Dans l’ensemble, le constat est implacable : les accidents dans l’industrie de la construction sont 1,5x à 2x plus fréquents dans le BTP que dans des industries manufacturières comme la métallurgie. En 2017, d’après les statistiques de l’assurance maladie, la fréquence des accidents du travail en France (définie de façon un peu barbare pour les profanes par l’assurance maladie comme le nombre d’accidents en 1er règlement par million d’heures de travail) était de 36,2 dans le BTP, loin devant la métallurgie (17,5) et les industries chimiques (24,5), non moins dangereuses !

Comment l’expliquer ?

Sur les chantiers, les ouvriers travaillent fréquemment dans des lieux séparés (à différents étages d’un même bâtiment par exemple) ce qui rend la surveillance difficile, et favorise malheureusement un relâchement des comportements. Si la prise de conscience doit être individuelle, c’est en effet bien souvent la présence du superviseur qui pousse les ouvriers à un surcroît d’attention; d’autant plus lorsque l’on connaît le désagrément que représente le port constant des EPI (équipements de protection individuels), quelles que soient les conditions météorologiques. Si l’on ajoute la pression permanente de livrer le chantier dans les délais impartis, il est malheureusement facile de ne pas adopter les bons réflexes de sécurité.

Au delà des enjeux de sécurité de court terme, les équipements sont souvent inadaptés à la manutention d’objets lourds et/ou encombrants, comme les plaques de parement intérieur (type plaques de plâtre) qui sont souvent transportées “à dos d’homme” dans les derniers mètres, conduisant à long terme à des maladies professionnelles elles aussi nombreuses dans le BTP.

Enfin, la présence de travailleurs originaires de pays différents avec des référentiels de sécurité différents complexifie la tâche. J’ai moi-même eu l’occasion de travailler sur des chantiers en Afrique de l’ouest regroupant chacun plus de 20 nationalités différentes, et devant toutes interagir ensemble. Parmi les plus fréquentes: Allemands, Anglais, Australiens, Autrichiens, Belges, Brésiliens, Burkinabés, Camerounais, Canadiens, Chinois, Etats-Uniens, Français, Ghanéens, Guinéens, Indiens, Libanais, Maliens, Marocains, Portugais, Québécois, Sénégalais et Sud africains.

Face à ces difficultés, trois réponses majeures se détachent. Deux ont déjà fait leurs preuves : elles sont donc directement applicables sur tous les chantiers. La troisième suppose en revanche un changement fort de paradigme.

La première réponse est de garder un état d’esprit security first à tous les niveaux. La sécurité est une responsabilité individuelle: chaque salarié est responsable de sa propre sécurité, l’impact d’un accident du travail étant avant tout un drame personnel. La sécurité est également une responsabilité collective: chaque salarié doit veiller au bon respect des règles de sécurité par les autres, dans une logique de solidarité, et contribuer à la mise en place de nouvelles règles si nécessaires. La sécurité est enfin une responsabilité organisationnelle: il revient en premier lieu à l’entreprise de faire de la sécurité la valeur numéro 1 sur les chantiers, au moyen de formations pour les ouvriers et le management, de rappels fréquents des règles de sécurité par exemple lors des briefings du matin, et de sanctions en cas de manquement.

La deuxième réponse est d’adopter des pratiques de lean management sur tous les chantiers. Prendre le temps de planifier les tâches à réaliser, de penser le séquencement de ces tâches, d’anticiper les besoins matériels et humains ainsi que les zones de danger, permet justement d’éviter les accidents du travail. Si quelques pratiques de lean management se développent ici ou là, elles constituent hélas des “îlots agiles” dans l’océan des chantiers du BTP, alors qu’elles permettraient au passage d’augmenter significativement leur productivité.

La dernière réponse majeure (et sans surprise avec Vestack by Vesta Construction Technologies !) est la transformation du processus de construction. La mise en place de pratiques industrielles (construction hors site) permet en effet aux salariés de travailler dans un environnement maîtrisé et sécurisé. L’évolution en cours du BTP vers un fonctionnement d’industrie manufacturière, permettra d’adopter plus facilement les mêmes standards que ces autres industries, et ainsi réduire fortement les accidents du travail. Cette transformation permettra également de réduire les maladies professionnelles, par exemple en assistant les ouvriers avec des équipements réduisant la pénibilité du travail. Vestack est à la pointe de cette transformation.

Les entreprises du BTP ne se satisfont évidemment pas de cette situation, mais tardent malheureusement à adopter de façon systématique les bonnes pratiques. Avec une conséquence qui donne matière à réflexion: un alourdissement des charges financières à cause du retard induit par un accident ou par la hausse des cotisations sociales nécessaires pour financer l’assurance maladie.

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Source: http://www.risquesprofessionnels.ameli.fr/fileadmin/user_upload/document_PDF_a_telecharger/etudes_statistiques/livret_de_sinistralite/2017/Tableaux%20Synth%C3%A8se%20sinistralit%C3%A9%202017%20(n-2018-175).pdf

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