Les bâtiments représentent à l’échelle de l’Union Européenne 40 % de la consommation d’énergie et 36 % des émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes liées à l’énergie. Dans le cadre des propositions du paquet Fit for 55, la Commission Européenne annonce un objectif clair : atteindre un parc immobilier à émissions nulles d’ici 2050.
Pour ce faire, les états membres se sont accordés à respecter deux échéances principales concernant la performance énergétique des bâtiments :
- Tous les nouveaux bâtiments construits à partir de 2030 devront être à émissions nulles ;
- Tous les bâtiments déjà existants devront à leur tour être à émissions nulles à partir de 2050 ;
Concrètement, cela implique 2 bouleversements majeurs : la mise en place de plans de rénovation du parc immobilier existant (isolation, efficience CVC etc.) et une transition dans le choix énergétique des bâtiments (panneaux solaires, indépendance énergétique). En effet, la phase exploitation contribuant à 40% de l’empreinte carbone d’un bâtiment neuf, la consommation énergétique de chaque foyer est un enjeu crucial dans nos objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. Les constructeurs et aménageurs urbains doivent par conséquent avoir la neutralité carbone au cœur de leurs cahiers des charges.
De son côté, la France plaide pour rehausser l’ambition du texte lors des négociations avec le Parlement. En effet, 6,7 milliards d’euros ont été consacrés à la rénovation énergétique des bâtiments sur la période 2021-2022 auxquels seront ajoutés près de 2,5 milliards d’euros en 2023. Le secteur du bâtiment est un enjeu majeur pour la France dans le cadre de sa Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) qui souhaite au delà de répondre à la crise climatique, favoriser la reprise économique (55 000 créations d’emploi sur deux ans) et faire reculer la précarité énergétique (qui touche environ 3 millions de ménages).
L’enthousiasme français redonne espoir en la lutte contre le réchauffement climatique à travers des plans de financements ambitieux et des réformes structurelles mais est-ce crédible à l’échelle européenne et dans des délais serrés ?